Day #2O
Putain de journée de merde.
J'en ai marre d'être dans cet état, je me fais pitié à moi-même.
Hier soir entre l'épuisement, le syndrome de manque (de médoc) et mes angoisses incontrôlables et obsessionelles, je ne sais pas comment j'ai fait pour tenir le coup. Peut-être parce que la journée avait été acceptable...
Mais ce soir, je pète vraiment les plombs.
Malgré mes 12h de sommeil, je suis encore épuisée.
J'ai passé la journée à ne rien faire. Je me suis contentée de lire 2/3 trucs, angoisser, ne penser qu'à Lui, boire du rhum au goulot seule en fin d'après-midi, pleurer et faire n'importe quoi.
Il ne m'a pas fait de message depuis 3 jours.
C'est ce que je suis censée vouloir : qu'il ne me fasse plus de messages et ne m'appelle plus pour pouvoir guérir. Mais depuis une bonne semaine c'est plus fort que moi, je ne pense qu'à Lui, je vérifie une bonne centaine de fois par jour si Il m'a fait un message ou pas.
Et depuis quelques jours je scrute internet à la recherche de Ses nouvelles ou de celles de son groupe... C'est vraiment pitoyable et je ne me fais que du mal. En plus ça ne me dit même pas comment Il va. Donc en gros c'est comme si je m'enfonçais volontairement un clou dans la main "juste comme ça".
Franchement je préfèrerai l'option du clou à celle d'internet. Au moins ça nourrirait mon désir de mutilation. . .
J'arrête pas de me faire des films, je suis persuadée que je vais sauter sur la première occasion de Le voir. Je sais que si je le fais je vais me contenter de me faire du mal et que la séparation ne sera que plus douloureuse encore. Il n'y aurait rien de satisfaisant dans cette démarche.
-Et alors ? T'es maso et malsaine de toute façon ! T'es plus à ça prêt...
-Justement. Tu vois pas qu'on se bat sans arrêt, toi et moi ?
-Serai-tu seulement capable de dire qui gagne ?
Je veux juste qu'on soit ensemble, qu'on soit heureux et qu'on puisse s'aimer sans tout ce bordel autour de nous, sans se faire souffrir l'un l'autre. Pourquoi ce n'est pas possible ?
Je ne veux même pas savoir à qui la faute.
Je veux déjà être "plus tard", quand tout ça sera possible, quand on aura évolué et que tout ira bien.
J'ai peur qu'Il arrive à m'oublier.
A vivre sans moi.
A s'amuser sans avoir la moindre pensée pour moi.
J'ai toujours pensé que je L'aimais plus que Lui ne m'aimais.
C'est sûrement la vérité et c'est toujours moi qui morfle le plus quand ça ne va pas entre nous.
Je n'ai pas la force de réitérer l'expérience.
Je n'ai pas la force d'arrêter la lame en surface encore une fois. La prochaine, ça sera fini pour moi.
J'ai beau me complaire dans mon malheur, il ne me satisfait pas.
Les moments joyeux ne me satisfont plus non plus.
Vivre, tout simplement, ne me satisfait pas.
Qu'est-ce qu'il me reste, alors ?
Personne autour de moi ne comprend ce que je ressens.
Pour eux, "ça va passer", "c'est ton premier grand amour, ça normal que ça fasse mal". Putain mais c'est mon premier, dernier et seul grand amour, merde. C'est trop dur de se rentrer dans le crâne ? Ils n'ont jamais aimé autant que moi. Alors qu'est-ce qu'ils en savent, hein ?! Le jour où ça leur arrivera, je ne leur dirai pas toutes ces conneries et ils me demanderont pardon de n'avoir pas compris auparavant.
C'est gentil de vouloir aider, mais ça ne sert à rien d'essayer de me faire "relativiser", c'est impossible. J'ai passé presque un an à ne regarder que Lui, à L'aimer plus que tout - même plus que moi-même -, à Lui donner tout ce que j'avais, à ne penser qu'à Lui. Comment voulez-vous relativiser ça ?! C'est impossible.
Mon corps tout entier Le réclame.
Je préfèrerais que les gens se taisent. Je ne sais pas moi-même de quoi j'ai besoin, ni ce que je veux. Je ne vois pas pourquoi eux, qui n'ont jamais été dans ma position, pourraient le savoir mieux que moi.J'aimerais peut-être juste qu'on me dise "Je comprends. C'est dur. Fais comme tu peux, je suis là et je te soutiendrai quoi que tu fasse, je serai là si tu tombes à nouveau et je ne te le reprocherai pas. Tu peux te plaindre autant que tu veux alors que tout est de ta faute, je t'écouterai sans te juger et sans te reprocher quoi que ce soit."
Oui, c'est sûrement ce que je veux entendre.
Je veux L'entendre Lui, aussi.
Mais une partie de moi sait qu'il ne faut pas.
L'autre est à deux doigts de le faire.
J'écoute leur musique depuis un bon moment. J'avais arrêté parce que ça risquait de me rappeler trop de choses.
Ca me rappelle trop de choses. Ca me fait même mal. Mais j'aime tellement cette musique... Je m'y suis consacrée pendant plusieurs mois, alors c'est trop dur de ne pas l'avoir entendue depuis si longtemps.
Ca fait 45 jours que l'on a rompu.
45 longs jours de douleur.
Combien de temps vais-je encore pouvoir tenir sans Lui ?
Combien de temps va-t-Il mettre à m'oublier ?
J'ai besoin de Lui.
C'est trop dur sans Lui.
-Mais c'était trop dur avec Lui, aussi.
-C'est vrai. Alors que dois-je faire ?
-Fais-toi mal. Fais-toi souffrir au point que tout ceci ne soit plus qu'un lointain souvenir.
-Si je fais ça ils m'hospitaliseront. Et je n'aurai plus le loisir de me faire mal. Alors à quoi bon ?
-Chaque moment de souffrance est bon à prendre. Regarde les marques, goûte à ton sang et tombe dans un agréable coma, tu ne vaut pas plus que ça.
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